Journée à séquences Emosson en perspective par ce beau samedi de fin juin, qui voit arriver sur le parking du-même-nom une bande de six fringants alpinistes – du moins aussi fringants que possible quand on vient du fin fond des montagnes neuchâteloises et que même les dinosaures de la place n’ont pas encore vu la couleur du dieu Hélios… Tout juste ragaillardis par le non-café du matin, nous attaquons l’approche de ce massif rocheux qui se dresse fièrement entre les lacs du toujours-même-nom et la vallée du Trient et qui sera l’objet de notre traversée du jour : les Perrons de Vallorcine.

Après moins de deux heures de marche et crapahute en terrain varié herbeux-rocheux-névé, nous atteignons une brèche entre l’Aiguille N et l’Aiguille S du Van, premiers sommets à l’E de la chaîne. C’est là que les choses sérieuses commencent : tests de crèmes solaires périmées, disputes sanglantes sur la composition des cordées, concours du plus beau jet azoté jusque dans le lac pour faire fondre les icebergs à la dérive… la routine.

Une fois le calme revenu, nous voilà partis pour quelques bonnes heures de grimpette dans un panorama à couper le souffle (ça fait une bonne excuse), alternant passages d’escalade « facile » (ont l’air de penser tous les autres), de marche et de crapahute, quelques rappels et un peu de désescalade. Nous commençons par l’Aiguille Sud du Van, puis le Grand Perron, la Pointe Vouilloz, une espèce de « crête de coq » très aérienne et pour finir la pointe de l’Ifala, le dernier sommet de cette belle chaîne. Le doux gazouillis de Mica, le magnifique granite et une grosse dose de concentration me font (presque) oublier le gaz par moments impressionnant. La « crête de coq » en particulier me laissera quelques souvenirs… aérés… et quelques instants… décontenancée (restons polie, c’est un récit de course quand même). Vous ajoutez là-dedans deux petites pauses pic-nic, quelques nuages juste pour maintenir un climat agréable, un complice de cordée aux petits soins, des compagnons de course de fort belle humeur, une descente très agréablement accélérée par la présence de beaux névés, et vous aurez tous les ingrédients d’une course de toute beauté, menée de mains de maître par nos GO du jour Mica et Joab ! L’ immense panachée près des dinosaures entretemps tout bronzés et le bonus pizzeria à Martigny pour certains ne gâchant rien, avant une rentrée tardive dont je n’ai plus le moindre souvenir, terrassée par une fatigue rare… Merci à tous pour cette splendide journée !

Participants : les organisateurs Joab di Francesco et Michael Schaer, Murielle Barth, Guy Kohli, Léandre Tschanz, et Sandrine Seidel votre rapporteuse