Pour cette exposition, l’équipe du Musée alpin a demandé la collaboration du Département « hydrologie » de l’université de Berne pour répondre à la lanscinante question : «  et si l’eau venait à manquer ? ».

Pour les scientifiques, la position géographique de la Suisse et son relief montagneux font que le taux de précipitation dans notre pays ne sera que faiblement affecté par le réchauffement climatique.

Cela veut-il dire pour autant que la Suisse restera le « château d’eau de l’Europe » ? Pas sûr.

Le dérèglement climatique engendré par le réchauffement provoque des phénomènes extrêmes. On peut le constater aujourd’hui déjà. Certes, il pleuvra toujours autant en moyenne, mais les précipitations deviendront plus rares sur l’ensemble du pays pour éclater en pluies diluviennes sur une seule région. Les hivers devraient être plus secs à l’avenir, ce qui entraînera un sous-enneigement en altitude. N’est-ce pas ce que nous sommes en train de constater en cette saison ? Conséquence : le capital-eau, présent sous forme de neige-glace va se réduire d’année en année.

L’intérêt de cette exposition, c’est son côté positif. Il est désormais inutile de s’alarmer du réchauffement climatique. Il est là,on n’y peut déjà plus rien.

La question qui est posée est celle-ci :

« De quelle manière un état de fait que l’on peut constater aujourd’hui, va nous affecter dans quinze ans ? L’exposition nous emmène en 2051, à une époque où l’eau, puisqu’elle est devenue rare est extrêmement taxée voir privatisée. Où, pour voir et toucher de la neige, il faut accéder à une super et unique station située au delà de quatre mille mètres d’altitude.

L’équipe du musée a réalisé une sorte d’éthnologie-fiction qui, en six tableaux donne la parole à des gens de 2051 qui nous racontent leur quotidien invariablement confronté au manque d’eau.

A la fin de l’expo, on peut inscrire ses impressions et sentiments sur une feuille de papier et la glisser dans une capsule temporelle, en fait une bouée qui sera immergée dans un petit lac de la région du Gotthard et qui sera remontée et ouverte en 2051.

Les Alpes permettent de stocker des quantités phénoménales d’eau. En Suisse, la notion d’or bleu pour parler de l’eau n’a pas beaucoup de sens, tant elle est abondante. Pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi et cela pourrait changer.

La gestion que nous ferons demain de l’eau, dépend déjà du regard que nous portons sur elle aujourd’hui.

Christian Weber

 

Musée Alpin Suisse
Helvetiaplatz 4
3005 Berne

031 350 04 40
mar 10.00 – 20.00 h
mer – dim 10.00 – 17.00 h

www.alpinesmuseum.ch/fr/expositions/notre-eau